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La vision des archives et du professionnel des archives qu'a le sens commun est bien souvent empreinte de multiples idées reçues et stéréotypes en tout genre. Celle qui revient généralement comme une rengaine lancinante est l'image des archives poussiéreuses et isolées, manipulées par un vieil érudit - barbu à lunettes fumant la pipe - gardien du savoir et du secret qu'elles renferment. Ces images mentales que se font les gens ne fréquentant pas les archives et/ou les non initiés à l'archivistique découlent en grande partie des images qui leur sont proposées dans les œuvres de fiction en tout genre. Depuis la fin des années 1990, consécutivement à la bibliographie sur « l'image d'archives dans la fiction » dressée par Arlene Schmuland dans la revue The American Archivist, d'autres professionnels se sont intéressés à la présentation des archives et de la personne chargée des archives dans les œuvres de fiction, tant littéraires qu'audiovisuelles. Ils mettent en évidence la récurrence de thèmes et de messages stéréotypés, voire tout à fait caricaturaux, à propos du monde des archives. Ceux-ci sont le reflet d'une société qui véhicule fantasmes, mythes et légendes. Et ils contribuent à l'inverse à les alimenter. Ces œuvres agissent donc en quelque sorte comme un outil pédagogique sur le lecteur et/ou téléspectateur qui ne prendrait pas la peine d'aller chercher d'autres sources sur les aspects de ce monde inconnu qui lui sont montrés et/ou suggérés. Cependant, nous pouvons aujourd'hui constater une évolution de cette image des archives et du professionnel des archives. Celle-ci tend en effet vers une plus grande exhaustivité et une représentation des plus fidèles qui soient, notamment en ce qui concerne les œuvres de fiction dites « réalistes » à l'instar de la série policière télévisée diffusée de 2003 à 2010 : Cold Case. Le téléspectateur est en effet confronté à davantage d'éléments de la réalité de l'archivistique. Mais une œuvre de fiction a avant tout pour objectif de divertir et n'est pas un documentaire. Il est donc indéniable que certaines caractéristiques du monde des archives y soient passées sous silence et que subsiste une part de fantaisie et d'imagination de la part de l'auteur...

Sous la direction de Patrice Marcilloux