TY - JOUR TI - « Le char­tiste et les colo­nies » : le modèle archi­vis­ti­que fran­çais en Indochine AU - Pelletier, Olivia T2 - La Gazette des archives AB - Les archi­ves pro­dui­tes par l’admi­nis­tra­tion fran­çaise en Indochine ne connais­sent pas vrai­ment d’orga­ni­sa­tion, malgré quel­ques ten­ta­ti­ves avor­tées, avant 1917. À cette date Paul Boudet, archi­viste paléo­gra­phe et membre de l’École fran­çaise d’Extrême-Orient, est chargé d’orga­ni­ser une direc­tion des Archives et des biblio­thè­ques par le gou­ver­neur géné­ral Albert Sarraut, dési­reux de moder­ni­ser l’admi­nis­tra­tion indo­chi­noise. Pendant plus de trente ans à la tête de cette direc­tion, Paul Boudet va établir un réseau d’archi­ves dans les trois ter­ri­toi­res (Vietnam, Cambodge, Laos), impo­ser une méthode de clas­se­ment ins­pi­rée de celle de la métro­pole mais adap­tée au contexte indo­chi­nois, former deux cents archi­vis­tes issus des cadres locaux et cons­truire ou faire agran­dir des bâti­ments adap­tés. La moder­nité de la démar­che de Paul Boudet consiste à envi­sa­ger la ges­tion des archi­ves dans leur glo­ba­lité, pre­nant en compte à la fois leur trai­te­ment intel­lec­tuel et leurs condi­tions maté­riel­les de conser­va­tion. À la tête d’une équipe de conser­va­teurs issus de l’École natio­nale des char­tes, il implante en Indochine une méthode qui permet d’inté­grer dans un cadre de clas­se­ment unique des archi­ves his­to­ri­ques et des archi­ves cou­ran­tes pro­dui­tes par des ser­vi­ces admi­nis­tra­tifs en cons­tante muta­tion. L’acti­vité de la DABI, à la fois ser­vice cen­tra­li­sa­teur et organe de contrôle, connaît un cons­tant déve­lop­pe­ment jusqu’en mars 1945. Dans le contexte de l’après-guerre et dans le cadre des accords signés en 1950 avec les nou­veaux États, au sein de l’Union fran­çaise, Ferréol de Ferry, qui a rem­placé Paul Boudet à la tête des archi­ves et des biblio­thè­ques en 1948, va mener les négo­cia­tions au sein des com­mis­sions mises en place suite aux accords de par­tage de mars 1949 avec les gou­ver­ne­ments sud-viet­na­mien et cam­bod­gien. Les débats ont permis l’émergence de deux notions défi­nies pour la pre­mière fois en contexte de déco­lo­ni­sa­tion : les archi­ves dites de sou­ve­rai­neté et les archi­ves dites de ges­tion. Les pre­miè­res, trans­fé­rées en France entre 1950 et 1955 sont aujourd’hui conser­vées aux Archives natio­na­les d’outre-mer à Aix-en-Provence. Elles sont le com­plé­ment néces­saire des col­lec­tions res­tées sur place au Vietnam, au Cambodge et au Laos. DA - 2020/// PY - 2020 IS - 256 UR - https://www.archivistes.org/La-Francophonie-des-archives-Expertise-cooperation-partage ER -