TY - CHAP TI - Remuements de chartes et passage à l’histoire : La fatalité du déficit de récit dans les programmes centralisés de collecte de sources (1750-1850) AU - Parsis-Barubé, Odile T2 - Historiographie & archivistique : écriture et méthodes de l'histoire à l'aune de la mise en archives A2 - Poirrier, Philippe A2 - Lauvernier, Julie AB - Le XVIIIe siècle a été marqué par deux grandes entreprises de collecte de sources : la première est celle qui a sous-tendu le programme mauriste d’histoire des provinces, dont la période de plein développement peut être située entre 1710 et 1760 [1] ; la seconde, celle qui, sous l’égide de Jacob-Nicolas Moreau, avocat au Parlement de Paris et fervent défenseur de l’absolutisme, a, entre 1764 et 1789, accompagné la constitution et l’enrichissement progressif du Cabinet des Chartes [2]. L’une et l’autre ont généré une abondante littérature méthodologique, révélatrice de la manière dont ce vaste mouvement d’exploration des chartriers provinciaux avait éprouvé et adapté les principes de diplomatique mis au point, au siècle précédent, par dom Mabillon et dom Luc d’Achery. L’Ancien Régime devait toutefois s’achever sans qu’une geste historique nationale ait pu véritablement émerger, c’est-à-dire sans que ces grands remuements de chartes, irrigués par les principes de l’érudition bénédictine, aient pu aboutir à la production d’un récit susceptible de donner une mémoire au royaume. Cette carence narrative, dans laquelle Chantal Grell et Marc Fumaroli voient l’une des raisons de la violence et de la soudaineté de l’arrachement à l’ordre politique, social et religieux auquel les Français se sont livrés en 1789[3], renvoie très directement à la question des rapports complexes qui se sont précocement établis entre ecdotique et historiographie. CY - Dijon, France DA - 2011/// PY - 2011 PB - Territoires contemporains UR - http://tristan.u-bourgogne.fr/CGC/publications/historiographie/O_Parsis-Barube.html ER -