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Ce mémoire de recherche a pour but de cerner la place des archivistes dans les faits qui les entourent. En prenant comme bornes chronologiques le XIXe et la première moitié du XXe siècle, délimités par la création de l'École des chartes en 1821 et par la fin des années 1940 avec la sortie de la Seconde Guerre mondiale. Les archivistes, gardiens de la mémoire, étaient à l'époque exclusivement issus de la formation de cette École, dont la méthode et la vision de l'histoire, se basant systématiquement sur les documents et les preuves écrites, les imprégnaient dans leur travail comme dans leurs prises de position dans la vie civile. Au travers des exemples très différents que sont l'affaire Dreyfus et le second conflit mondial, l'engagement des archivistes et ses spécificités apparaissent précisément. Afin d'illustrer cette idée que les archivistes, face aux événements et aux grands faits de société qu'ils connaissent, ont une forme d'engagement qui se distingue du reste de la population, l'étude du chartiste Henri Waquet, archiviste en chef du Finistère de 1912 à 1951, est particulièrement intéressante. Très actif et influent sur son territoire, il a défendu ses idées quitte à se mettre en danger. Avec ses moyens, il a lutté contre les idéaux de certains régionalistes bretons profitant, pour s'affirmer, de la montée du nationalisme que connaît l'Europe dans l'avant-guerre. Suite à l'invasion allemande du début d'été 1940, il s'engage très tôt dans la Résistance, au sein du réseau du musée de l'Homme, et subit pour cela la féroce répression mise en place par les autorités d'occupation.

Sous la direction de Patrice Marcilloux