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Depuis quelques mois – on pourrait même dire chaque semaine – on assiste impuissant un peu partout au Québec à la démolition pathétique d’éléments du patrimoine pourtant reconnus pour leur valeur patrimoniale, architecturale ou historique. Nous pensons, entre autres cas, à la maison Boileau à Chambly, à la maison Déry sur la rue du Vignoble à Charlesbourg, à l’église Saint-Cœur-de-Marie, en Haute-Ville de Québec, et plus récemment à la maison Pasquier dans l’arrondissement de la Haute-Saint-Charles ainsi qu’à la villa Livernois sur le boulevard Masson. Et, si on n’y prête pas attention, la vague des démolitions risque fort d’emporter d’autres beaux témoins du passé, comme la maison Pollack sur la Grande Allée ou encore, dans l’arrondissement de Charlesbourg, la maison BédardJobin, située à l’angle du boulevard Henri-Bourassa et de la rue du Maine. Même constat aussi pour la maison Villeneuve1 ; cette dernière, implantée dans l’ancien Charlesbourg-Ouest, a le malheur d’être construite dans le périmètre du site proposé pour la nouvelle centrale de police de la Ville de Québec. Nous arrêtons là l’énumération qui s’apparente davantage à une chronique nécrologique. Mais comment expliquer une semblable hécatombe alors qu’une nouvelle Loi du patrimoine culturel du Québec a pourtant été adoptée il y a à peine sept ans? Comment se fait­il que l’écosystème du patrimoine bâti soit aujourd’hui encore plus fragilisé qu’il ne l’était du temps de l’ancienne Loi sur les biens culturels?

Publisher: Les Éditions Histoire Québec