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Pendant des siècles, conserver et communiquer des archives exigeait de disposer de bâtiments assez grands pour engranger les kilomètres d’archives « versées » chaque année par les administrations, de salles de lecture suffisamment dimensionnées pour accueillir les chercheurs et d’archivistes bien formés en histoire, en archivistique, diplomatique, paléographie ou encore en histoire des institutions. Dans le dernier quart du XXe siècle et la première décennie du présent millénaire, la France s’est couverte de bâtiments d’archives modernes et fonctionnels, notamment à la faveur de la décentralisation du réseau des Archives départementales en 1986 et de l’appropriation par les collectivités départementales de cette nouvelle fonction mémorielle. Point d’orgue de ce mouvement, en 2013, le Président François Hollande inaugurait le nouvel ensemble immobilier des Archives nationales de Pierrefitte-sur-Seine, œuvre de l’architecte Massimiliano Fuksas, avec sa capacité de conservation de 358 kilomètres linéaires (chaque kml correspondant à l’équivalent de 10 000 boîtes d’archives) et ses salles de consultation de 300 places, des dimensions qui en font le plus grand bâtiment d’archives d’Europe ; un ensemble auquel sera adjointe avant 2030 une extension d’une capacité de 100 kml. Des dimensions colossales parce que, s’il est moins présent aujourd’hui dans le travail quotidien des administrations, le papier est encore au cœur des préoccupations des archivistes.

Publisher: Association des Anciens Élèves de l'École Nationale d'Administration